Les amap sont apparues en France dans le début des années 2000, furtivement tout d’abord, puis très vite elles ont connu un essor important, tant en quantité qu’en diversité de projets, de structures support ou encore de mode d’organisation.
Rapidement, il est devenu indispensable de se mettre d’accord autour du socle de valeurs sur lequel les amap était en train de se le développer. C’est ainsi qu’est née la première Charte des amap en 2003 à l’initiative du réseau Alliance Provence. Dix ans plus tard, le paysage a évolué avec son lot de paniers bio de toutes sortes ou de terroirs qui proposent leurs services avec souvent moins de contraintes pour le consommateur. Certaines de ces initiatives sont commerciales et s’affichent comme tel, d’autres moins. Le danger, si nous n’y prenons garde, est que le terme amap se banalise.
En surfant sur la mode du « manger sain et local » et en perdant de vue l’importance d’une reconquête de la souveraineté alimentaire des territoires et du pays il finirait par se transformer en un simple concept consumériste. Plus que jamais donc, nous devons revendiquer l’irréductible et toujours actuelle identité des amap : un partenariat solidaire entre producteurs et consommateurs. Partenariat dans lequel la fonction de l’agriculture est de nourrir les gens et un lieu d’échange équitable d’un volume de production à prix garanti, en contrepartie de l’engagement à fournir des produits respectueux de l’environnement et de la santé des consommateurs. .
C’est pourquoi, début 2013 a été lancé à l’initiative conjointe d’Alliance Provence et du MIRAMAP, un chantier de réécriture de la charte des amap. Aussi important que le résultat final, la nouvelle charte est également le succès d’un processus collectif de relecture et de réécriture qui a duré un an avec de multiples aller et retour entre les amap, réseaux d’amap et structures nationales. Ces nombreux échanges ont contribué à clarifier les objectifs des amaps, lever les redondances et les zones de flou de la charte initiale. Enfin, les 15 et 16 décembre derniers ont vu les échanges finaux du chantier et ont donné naissance à la nouvelle charte qui a été validée lors du CA du MIRAMAP les 14 et 15 mars 2014.
En voici les grandes lignes.
Présentée en 4 grandes partie, un préambule, 5 principes fondamentaux, 3 engagements et une ouverture sur l’avenir et les autres initiatives de l’économie sociale et solidaire, la nouvelle charte est recentrée sur nos valeurs et ne se présente pas comme un mode d’emploi de l’amap.
Le préambule permet de resituer le mouvement des amap dans son contexte (histoire, enjeux sociétaux) en précisant ses objectifs et en donnant des définitions utiles à la compréhension du document.
Les 5 principes positionnent les amap au cœur d’une démarche d’agriculture paysanne et des pratiques agro-écologiques qui permettent de proposer, contractualisée dans une relation solidaire sans intermédiaire, une alimentation de qualité et accessible. De plus, les amap s’inscrivent activement dans une démarche d’éducation populaire afin de responsabiliser les citoyens et de donner à chacun a la possibilité de se former et d’apporter sa pierre à l’édifice d’un renouveau agricole et alimentaire.
Ainsi 3 engagements traduisent ces principes. Un engagement économique qui met les participants face à leurs responsabilités respectives dans l’équilibre de leur relation sur la pérennité économique de la démarche amap et des fermes elles mêmes. Un engagement éthique qui est le garant de la transparence et de la confiance entre le paysan en amap et les amapiens. Un engagement social centré sur le respect entre les personnes qui cheminent ensemble dans leur projet en amap, tant au sein des fermes que sur les lieux de distribution ou encore dans chaque amap.
La charte, qui est le fruit d’un processus d’émergence collective et la marque de l’évolution d’un mouvement en perpétuelle réinvention, se termine par deux recommandations quant à l’amélioration continue de nos pratiques et à la prise en compte des dynamiques de territoires et de réseaux afin de veiller à la dissémination positive de « l’esprit amap » ! Cette dissémination positive s’adresse en particulier aux artisans à qui la charte ne s’adresse pas en particulier et qui sont invités à s’en inspirer pour créer de nouveaux partenariats locaux. C’est une préoccupation que Rhénamap a à coeur de porter auprès des 3 artisans du réseau !
A nous, individuellement et collectivement de vivre et faire vivre cette nouvelle charte en souhaitant une belle et longue vie à nos amap !
Télécharger la charte des Amap